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Le psilète fantôme
14 novembre 2008

Pulpirisation

Un peu de rattrapage de lecture, car si je peins peu, mon rythme de lecture est plutôt au beau fixe. J'ai lu il y a environ trois semaines une petite série de livres pulpesques.

cornelius

D'abord Gustave Le Rouge et le tout début de la série du mystérieux docteur Cornelius. Le premier tome de ces aventures qui se passent au début du siècle. Il y a des criminels, des savants avec des inventions futuristes et un jeune héros ingénieur, mais le vrai personnage principal est « vil et haîssable ». Ca se passe aux Etats-Unis et en Bretagne. Le savant machiavélique (Cornelius) est à peine esquissé. En fait il apparaît à peine dans ce roman. Peut-être que son rôle n'était pas prévu au départ ? En tout cas ce livre a encore un petit côté cucul my precious du 19ème. Bref, sur ma faim pour ce premier tome. A poursuivre... ou pas. Sans doute à essayer de poursuivre à cause des éloges pour Le Rouge qu'on peut lire ici ou là.

doc

Ensuite, un doc Savage qui m'a attiré parce qu'il y a un bon gros tyranno sur la couverture (on ne résiste pas à Hector le Tyrannosaure) et qui se passe donc dans un monde perdu, et aussi, curieusement, dans un bateau pirate. On est dans l'essence du Pulp tel qu'on le voit dans les figurines, avec un nombre d'éléments pulpiques classiques impressionnant. Par contre, niveau roman, rien de bien enthousiasmant. L'homme de bronze n'a pas de faiblesse, par de peurs, pas de désirs. Il est parfait et par conséquent inintéressant à la perfection. Il est tout juste vaguement ridicule par moments quand il se met à pépier comme un canari.

Ses acolytes manquent aussi totalement d'épaisseur, ayant chacun trois caractéristiques en tout et pour tout: une spécialité scientifique (qui finalement ne sert pas souvent), une caractéristique physique (grand, maigre, court, long, carré), et un trait de caractère. Bref autant de profondeur que dans une série télé.

tarzan

Un Tarzan ensuite. Tarzan retourne en Afrique (à la nage !) où il découvre une mystérieuse cité d'or peuplée d'hommes singes et d'une magnifique prêtresse. Malgré un résumé prometteur le livre est un peu superficiel, et ce qui m'a surtout choqué, c'est l'absence d'assises réelles du livre, l'Afrique évoquée ici, en dehors de fantasmes sur les cannibales et les bêtes sauvages, n'a pas plus de réalité que Pellucidar ou Mars. Bref pas très passionnant mais distrayant. J'ai pourtant un bon souvenir de Pellucidar et du premier tome de Tarzan, mais c'était il y a longtemps. (D'ailleurs ça me revient maintenant : Tarzan figure dans un des tomes de Pellucidar).

Tarzan en homme du monde sophistiqué et intelligent, enclin à revenir à une sauvagerie irraisonnée, a été traité injustement par le cinéma, comme Conan.

conan

Car pour me rattraper des mauvaises impressions ci-dessus, j'ai relu un Conan « de ma jeunesse », Conan le Guerrier, un vieux livre de poche collection Titres/SF, qui après vingt ans et plus fleure bon l'odeur de renfermé du papier jauni à gros grain, bref un livre étymologiquement pulpique. C'est finalement de très très loin le livre le plus intéressant du lot, et j'ai dévoré les trois nouvelles avec plaisir. Conan a de l'épaisseur et Howard le sens du récit. Ca fait aussi du bien de retrouver le vrai Conan et pas le lourdaud grotesque du cinéma.

En le lisant, j'ai aussi été surpris des scènes érotiques qui émaillent le texte (et par contraste avec Doc Savage ou Tarzan qui n'ont pas de sexualité). Transcrites à l'écran, des scènes comme celle de la flagellation de la servante nue (avec une phrase comme celle-là, google va bien m'envoyer une vingtaine de visiteurs) feraient tomber un film dans la catégorie nanarérotique, comme la fameuse Barbarian Queen, reine des barbares.

Et pourtant à l'époque, pour une histoire de Conan, on mettait ça comme couverture :

rednails

De nos jours on préfère mettre un dessin de culturiste en slip en fourrure. A chaque époque ses fantasmes...

jungle

Excellente transition pour revenir aux deux héros précédents, Tarzan et Doc Savage et parler d'un livre d'un de mes auteurs de SF favoris, Philip Jose Farmer, qui a écrit une histoire racontant la rencontre entre Tarzan et Doc Savage, et qui s'intéresse notamment à leur sexualité. C'est, sous forme d'hommage irrévérencieux, surprenant, paillard et réjouissant. Hautement recommandé par le psilète mais à réserver à un public "averti". J'ignore si les autres "Tarzan" de Farmer sont du même acabit.

Désolé pour le dérapage de ce billet, mais dans le Pulp tout est permis !

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Commentaires
L
" la flagellation de la servante nue (avec une phrase comme celle-là, google va bien m'envoyer une vingtaine de visiteurs)"<br /> <br /> Mdr ! Il faut que j'essaye, tiens... :)
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