Atlas des Guerres Nomades
J'ai récemment acheté ce volume de la collection Atlas des Guerres, dont je fais plus ou moins la collection. J'ai même celui qu'a commis mon auteur « préféré » Victor Hanson, où il se couvre une fois de plus de ridicule en essayant de régler je ne sais quel compte avec Alex le Grand.
Ici, il est question de Guerres Nomades, et ça rejoint un peu le livre de Chaliand dont j'avais parlé sur ce blog. Ca nourrit ma fascination pour les guerriers nomades de l'Asie Centrale, bien que ce livre embrasse un ensemble plus large.
Il commence à parler des Huns, les seuls cavaliers-archers à avoir touché le territoire de la « France » actuelle, puis des Arabes de la Conquête (en détaillant la bataille de Yarmouk), puis l'essor des Turcs Seldjoukides (et la bataille de Manzikert), les Mongols, comme il se doit (en détaillant surtout leurs campagnes de Russie et d'Europe, et les batailles de Mohi et Legnica/Liegnitz), et enfin les Vikings.
Le point commun principal entre ces peuples disparates (les Vikings étaient-ils nomades ?) est la maitrise d'un environnement particulier qui leur donne à la fois un refuge dans lequel les armées sédentaires ne pouvaient pas les suivre et une mobilité stratégique : le désert pour les Arabes, la mer pour les Vikings, la steppe pour les cavaliers nomades.
Ils ne représentent une menace que s'il se présente un chef pour les unifier et diriger vers l'extérieur (sauf pour les Vikings ?). Et encore s'étendent-ils aux dépens d'adversaires divisés (l'arrière garde de Manzikert par exemple, ou la situation politique de la Russie). Si les Arabes et les Vikings n'ont pas de caractéristique tactique particulière dans les batailles, les tactiques des Mongols (fuite simulée, qui marche à tous les coups, plus grande mobilité, insaisissabilité en terrain découvert, improvisation) sont décrites, de même que leur maitrise assez inattendue de l'art des sièges.
Enfin, à la différence de Chaliand, ce livre est plus explicite sur la mise au pas des nomades aux XVIIIe et XIXe siècles. Développement d'une technologie militaire (armes à feu) que les nomades ne sont plus en mesure de fabriquer eux-mêmes (à la différence de l'arc), développement de moyens de communication (transsibérien) permettant d'acheminer rapidement des troupes. Je ne suis pas super convaincu, d'autant qu'il ne mentionne même pas la dynastie mandchoue de Chine dans ce rôle.
Bref un livre intéressant, mais court comme tous ceux de la série. En échange, on a un livre de qualité, plein d'illustrations et accessible à tout le monde.
En le rangeant dans ma bibliothèque je suis tombé sur celui-ci, pas encore entamé, que du coup je viens tout juste de commencer à lire.
Si je vous parle d'art de la guerre au XVIIIe siècle, les "historiens" d'entre vous pensent immédiatement au triomphe de l'ordre mince et aux lignes de types en tricornes s'échangeant des rafales. Or le but de l'auteur est de parler de la guerre dans le monde entier. Je le cite : premier paragraphe du premier chapitre.
"En 1757, Alaung-Hpaya unifie la Birmanie sous son autorité. La même année, Frédéric le Grand, roi de Prusse, s'engage dans ce qui sera connu plus tard comme la guerre de Sept Ans (1756-1763), défait ses adversaires français et autrichiens, respectivement à Rossbach et Leuthen. Cette dernière campagne est fréquemment citée dans les ouvrages d'histoire militaire, la première, jamais. Cependant, toutes les deux ont eu la même importance pour leurs contemporains dans leur sphère respective et pour l'évolution de ces différentes régions du globe, et leur intérêt dépasse le simple point de vue de l'historien militaire. On peut en dire autant de campagnes qui étaient moins importantes : par exemple la prise de la forteresse de Kehl par les Français, la seule dans leur avance en Rhénanie en 1733 (qu'ils durent rendre après la paix de 1735) et, la même année, la bataille importante de Buleleng qui permit à Gusti Agung Made Alêngkajêng de maintenir son hégémonie sur Bali."
Alléchant isn't it ?